Avec les beaux jours le retour des "rave-parties"
Les fêtes en plein air ont eu leurs années fastes. Les gendarmes varois ont appris à jouer au chat et à la souris et empêchent parfois leur installation. Les raves sont beaucoup plus rares
Au bout de plusieurs kilomètres de pistes forestières, un mur d'enceintes et des ''teufeurs'' embarqués dans une longue nuit, musique techno à fond. Le cliché de la rave-party n'est pas erroné. Le week-end dernier, deux fêtes ont eu lieu dans le Var, à Régusse et Collobrières, en pleine nature dans des sites isolés. Deux autres soirées ont avorté, à Gonfaron et Bagnols-en-Forêt, car les gendarmes y faisaient le comité d'accueil. Depuis plusieurs années, les rave-parties ont perdu de leur attrait ''sauvage''. « Nous organisons une veille sur Internet, depuis le Var et même au niveau national », expliquent les gendarmes. « Alors, oui, il faut suivre le jeu de piste. » Dès qu'ils ont une information, les brigades locales sont alertées. « Ça déplaît fortement, car cela va à l'encontre de ce que ces gens veulent faire : être libres ».
Législation
La grande période des rave-parties remonte au début des années 2000. Sous les képis, on se souvient encore de deux nuits épiques : du 14 au 16 novembre 2003, plus de 6 000 ''raveurs'' étaient venus à Cabasse dans 2 700 véhicules. La première free-party légale du Var, dûment déclarée en préfecture.
Les participants avaient déploré l'armada de gendarmes déployée autour d'eux. Depuis, cela n'a jamais cessé. « La législation a changé, pour encadrer les grands rassemblements. Le but n'est pas de les interdire, poursuit la gendarmerie. Mais cela nécessite de collaborer avec les services de l'État. » Les organisateurs, particuliers ou professionnels, sont peu nombreux à accepter ces règles du jeu. « Il y a en moyenne de 10 à 20 raves illégales par an en zone gendarmerie, poursuit un officier,même en hiver en plein froid, c'est étonnant. »
Neuf soirées cette année
Avec le retour des beaux jours et les week-ends prolongés du mois de mai, les forces de l'ordre anticipent un plus grand nombre d'arrivées, « de toute la région ».
Le Var, terre de rave-parties ? L'an passé, seulement trois ont été recensées, « aussi parce que beaucoup ont été déjouées ». Depuis début 2012, déjà neuf sont dénombrées. « Le plus souvent, les rassemblements comptent de 30 à 60 personnes », parfois au motif d'un anniversaire ou de la fête d'un diplôme. Les grandesfree-parties, comme à Mons en juillet 2011, avec un millier de participants, restent des exceptions
Source : Var matin du 21/04/2012