De 1 500 à 2 000 personnes avaient pris part, fin octobre, à la rave-party de Landivisiau.
De 1 500 à 2 000 personnes avaient pris part, fin octobre, à la rave-party de Landivisiau. (Archives Le Télégramme)
Une demi-douzaine de participants à la rave-party de Landivisiau, fin octobre, ont été perquisitionnés à leur domicile à la suite de l’événement. Certains, suspectés par les autorités de faire partie de l’organisation de cette manifestation illégale, se sont vus saisir du matériel sonore. Du jamais vu, selon Freeform, association nationale de médiation entre les sound-systems et les pouvoirs publics.
Le week-end des 26, 27 et 28 octobre, entre 1 500 et 2 000 personnes s’étaient réunies à Landivisiau, zone du Vern, un endroit proche du centre-ville, pour une rave-party illégale. « Sans doute pas le meilleur endroit pour organiser une fête techno, c’est vrai », convient Fabien*, jeune Finistérien ayant participé à la rave. D’ailleurs, une plainte de la mairie, au nom de riverains excédés par le bruit, a été déposée à la suite de cette manifestation.
Fabien fait partie de la demi-douzaine de participants dont le domicile a fait l’objet d’une perquisition à la suite de l’événement, la semaine passée. « Les gendarmes sont arrivés vers 11 h du matin. Ils ont fouillé la maison et m’ont pris des platines, une table de mixage ou encore des enceintes de 20 à 30 cm de haut. Bref, les choses qui étaient les plus visibles. Mais elles n’ont même pas servi pour la rave-party », affirme le jeune homme.
« On n’a jamais vu ça ailleurs »
Un procédé inhabituel, voire exceptionnel, selon l’association toulousaine Freeform. Créée en 2014, la structure dépend de l’Éducation nationale et intervient en tant que médiatrice entre les sound-systems et les pouvoirs publics pour proposer des manifestations dans un cadre légal. « On n’a jamais vu ça ailleurs et, pourtant, nous intervenons partout en France. Des départements comme l’Aude ou l’Hérault sont au moins aussi dynamiques que le Finistère en la matière. Pour nous, cela revient à confisquer des instruments de musique », explique Samuel Raymond, coordinateur de l’association, qui a recensé une demi-douzaine de perquisitions à la suite de la rave-party.
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Selon lui, c’est le signe d’un dialogue qui s’essouffle entre la préfecture et les sound-systems finistériens, alors que le département a longtemps été un pionnier et un véritable exemple en la matière, avec l’organisation des premiers multisons à la fin des années 2000. « Depuis trois ou quatre ans, on s’aperçoit que c’est de plus en plus difficile parce que le cahier des charges devient à chaque fois plus exigeant. L’approche est moins concertée entre les organisateurs, les autorités et les élus locaux ». Pour mémoire, les maires de Commana et Berrien, les deux seules communes où des propriétaires avaient proposé des terrains pour l’accueil du multisons, avaient opposé leur refus à l’accueil de cette manifestation.
« Le dossier relève du procureur »
Du côté de la préfecture du Finistère, on indique qu’« un petit nombre de personnes a choisi d’organiser un évènement parallèle et de s’installer illégalement près du centre-ville de Landivisiau, générant notamment de fortes nuisances sonores du fait de son implantation à proximité du centre-ville. Il n’a pas été possible d’intervenir dans de bonnes conditions avant le dimanche matin afin de faire cesser les troubles, et ce en lien avec le parquet de Brest. Les forces de l’ordre ont relevé un grand nombre d’infractions (stupéfiants, infractions routières, alcoolémies) et ont saisi du matériel. Des poursuites ont été engagées. Le dossier relève désormais du procureur de la République ».
Reste dorénavant à attendre la réponse des « teufeurs », alors que se rapprochent les Trans Musicales de Rennes, auxquelles s’ajoutent régulièrement d’importants rassemblements contestataires organisés par les sound-systems.
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