Multi Touriste : 1500 fêtards en Lozère
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À la limite du Chastel-Nouvel, sur le site des éoliennes de la Boulaine, les amateurs de musique techno étaient près de 800, samedi dans la soirée.




Si les élus du Chastel-Nouvel et de Monts-de-Randon ont été alertés la nuit précédente par le bruit, en fin d’après-midi ce samedi 17 août, la musique techno issue des trois sound system, installés au pied des éoliennes de la Boulaine, ne dépasse guère le grand champ entouré par la forêt. Pas un papier ne traîne, peu de monde visible. Ce qui frappe, c’est le nombre de véhicules qui sont venus se perdre ici pour cette free party. Plus tard dans la soirée, la fréquentation était estimée à huit cents personnes. Cette soirée était organisée par les sound system  Klostrokozm vs SNTK / CRVB vs H6T/VVF autour de 3 façades

La techno en passion

"Free pour le côté liberté, explique une bande de copains de la région de Montpellier, à l’origine de ce week-end de musique techno. On accueille des gens de tout âge ou classe sociale. Mais free ne veut pas dire n’importe quoi. On veut juste diffuser la musique qu’on aime, la techno, sans limite d’heure, sans entrée payante, etc. On a choisi avec soin l’endroit, un champ déjà moissonné qui sera labouré dans l’hiver, à l’écart. Et on s’engage à laisser propre en partant. Par contre, on ne peut éviter le piétinement."


Pour organiser cette fête, la bande de copains a mis la main à la poche. "Certains donnent de l’argent, d’autres prêtent du matos, on en loue aussi. Parmi les organisateurs, on travaille tous, on est des gens comme les autres." Si les jeunes sont aussi séduits par le côté éphémère de ce genre de manifestations, "en Languedoc-Roussillon, il y en a deux à trois par week-end, mais très peu en Lozère", les élus en revanche ne l’entendent pas de la même oreille.
Pas d'incident

Si les jeunes ne demandent pas d’autorisation, "c’est parce que souvent, on nous les refuse ou elles sont annulées au dernier moment. On devrait aussi embaucher des vigiles, on n’a pas les moyens. On se sent responsable, on fait de l’autogestion sur tous les plans."

Et les gendarmes, comme les pompiers présents sur les lieux avec un poste de premiers secours et un camion incendie, le confirment. La soirée de samedi 17 août,  s'est déroulée sans incident.




Lozère : pour la "free party" au pied des éoliennes de la Boulaine, la fête est finie



Après une situation tendue entre Le Chastel-Nouvel et Monts-de-Randon, agriculteurs et fêtards ont trouvé un compromis, dimanche 18 août, en fin d’après-midi.




Comme en témoigne la sous-préfète, la free party au pied des éoliennes de la Boulaine, entre les communes du Chastel-Nouvel et Monts-de-Randon, dans la Lozère, s’est déroulée sans incident ces vendredi 16 et samedi 17 août au soir. Mais dimanche en fin d’après-midi, la situation a pris une autre tournure.

Le champ, sur lequel se déroulait la free party, appartient au Gaec de Coulagnet, qui associe Alain Savajols, son fils Maxime et la compagne de ce dernier, Fanny Runel.

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Les agriculteurs ont porté plainte

"Un voisin nous a prévenus de l’arrivée des camions, le vendredi soir, raconte Fanny Runel. Nous avons porté plainte le samedi pour installation en réunion sur terrain d’autrui en vue d’y habiter ou temporairement, ainsi que pour bruit et tapage nocturne. C’est inadmissible que des gens s’installent comme ça sur un terrain privé. Et totalement faux que nous devions le labourer cet hiver. Nous y avions planté une prairie sous couvert. Tout est foutu, le préjudice s’élève à 3 000 €. On avait déjà eu la grêle au printemps !"

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Indignée, la jeune femme assure qu’une personne est venue à leur domicile leur garantissant qu’ils recevraient 2 000 € de dédommagement, reçu à l’appui. "Si l’argent n’est pas versé à 17 heures, ce dimanche, les agriculteurs monteront faire justice eux-mêmes", rajoute-t-elle.

Selon le chef d’escadron Ferri, commandant de la compagnie de Mende, présent sur les lieux : "Il s’agit d’une transaction entre privés, légale. Nous sommes sur les lieux pour surveiller, prévenir, réprimer si besoin."
Négociations puis transaction

Il était 17 h 05 quand, à l’entrée du champ, un bruit de tronçonneuse a retenti, la machine tentant de couper un arbre à côté d’une caravane. Les gendarmes ont mis fin à l’incident quand des tracteurs, barrant les entrées du champ, sont arrivés.

Avec les membres du Gaec, la famille et des voisins venus par solidarité. "Si on se laisse faire, demain ils feront la fête chez nous, et le week-end d’après chez un autre !" Les personnes de la free party ont admis avoir proposé "de verser la somme de 1 000 € mais pas de 2 000 €, on ne les a pas".


À force de négociations, les parties sont tombées d’accord sur 1 000 €. Les sound system se sont arrêtés, les tracteurs ont quitté les lieux, des fêtards derrière eux. La tension retombait d’un cran. "Du jamais vu", lâchait même un gendarme, à propos de la transaction.
"Tout s'est bien passé", selon la sous-préfète

"Ma priorité, c’était la sécurité des gens sur site et les accompagner au mieux", nous a expliqué Chloé Demeulenaere, sous-préfète de la Lozère. Samedi, elle a organisé une réunion à Mende avec, autour de la table, procureur de la République, gendarmes, pompiers, hôpital Lozère, Samu, Direction départementale des territoires, Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations.

"On nous parlait de 1 500 festivaliers, finalement on en a compté 800. Beaucoup venaient de l’Hérault. Ainsi, une patrouille de l’escadron départemental de Sécurité routière était mobilisée aux sorties de l’A 75. On a fait aussi le lien avec les élus. Et j’ai rencontré les propriétaires du champ mécontents. Cependant sur place, dans la nuit de samedi à dimanche, tout s’est bien passé. Il n’y a eu que trois interventions mineures, dont l’une pour une cheville foulée." La sous-préfète se félicite de "la mobilisation des services de l’Etat".



Source : Midi Libre 1 & 2