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apash · Team FTP

13-03-13 15:23:13

08-09-12 · 1 715

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BIO
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PRO176 naît le 29 juillet 1976 à Paris, et grandit à Choisy-le-Roi, petite ville de la banlieue sud parisienne. Ses parents, sont pour l’un assureur, et mère au foyer pour l’autre, rien dans l’environnement familial ne le prédestine vraiment à une carrière artistique. Pourtant dès l’âge de 5 ans, il commence le dessin en autodidacte, en recopiant les personnages de Jack Kirby, célèbre dessinateur américain de comic-book.

Les bandes dessinées d’Outre-Atlantique, que sa maman lui achetait à l’époque, seront ses premières lectures et l’influenceront pour toujours. Il continue le dessin, par ennui un peu aussi, trop peu de loisirs en banlieue, pas toujours les moyens financiers de rejoindre Paris, » là où tout se passait », la violence du quartier et les horizons bouchés n’étaient pas qu’un mythe. En 1986, la perte tragique de son père, dont il était proche marquera son enfance et son travail en sera forcément influencé plus tard.
C’est en observant un jour, la technique des 2 graffiti-artistes Mode2 et Colt, alors à l’affiche du festival « 89 jeunes pour l’égalité » en 1989, que le jeune Pro a la révélation et décide de dédier sa vie à la peinture.

En 1991, il vole son 1er classique, c’est le SprayCan Art (le Sacro-saint livre du graffiti), désormais « contaminé », la krylon lui coule définitivement dans les veines. Travailler les lettres et le style pour le montrer au maximum deviennent la priorité, l’école est vite remplacée par les rendez-vous pour aller s’exercer sur les murs et tous les autres supports visibles possibles. L’enseignement artistique académique lui est refusé, pour « cause de mauvaises notes générales ».
En 1996, il rejoint les rangs de l’infâme et célèbre Grim-Team, collectif d’artistes urbains composé entre autres d’Oeno, Chaze ,Turs ou du photographe Armen. L’année suivante, repabtisé « PRO 176″ il participe à la fondation du groupe UltraBoys International. Avec Gold Jaba, Sozyone, Kool Func 88, Byz, Shake et Kool Recto, ils revendiquent une nouvelle forme de graffiti, une esthétique imprégnée toujours de Marvels, de mathématiques abstraites futuristes, du constructivisme alphabètique et du cubisme Picassonic facial, brutalement raffiné. Une sorte d’Avant-Garde Pure Graffiti, ignorant toute autre vision du graffiti, supposée inutile.

C’est en 2010 qu’il intégrera le groupe des RTZ (Return To Zero), basé à Berlin en Allemagne, autres révolutionnaires de la lettre futuriste en Europe.

La musique, le rap essentiellement, est une autre influence majeure de sa vie et le portera de 1992 à 2010, à collaborer sur de nombreux projets avec différents artistes, à produire 3 albums (Le Cri des briques, Vocabulaire Granit, et Galactick), et sur scène, avec plus de 500 dates de concerts en France et à l’international, dont 2 dates dans le mythique Olympia.
Il se revendique d’un style inspiré de l’univers de Kirby, dont l’éternelle quête philosophique du bien contre le mal se joue sur fond d’univers aux étoiles et galaxies infinies, peuplés de super-héros ou super-villains, « après tout l’univers est vaste tout comme les créatures qui doivent l’habiter ». De grosses machines futuristes et autres vaisseaux tout droit sortis d’un film de science-fiction, dont il s’est largement nourri depuis l’enfance, en vrai passionné du 7è Art, apparaissent souvent dans le décor, ses lettres sont travaillées à l’extrême et s’imbriquent toujours parfaitement dans cet univers astralo-galactique, où les traits anatomiques en évidence de ses personnages se mêlent à la palette de couleurs vives, souvent représentée dans son travail.

Plus récemment, sont apparues de grosses figures abstraites colorées et détourées de noir telle une bulle de bd, où un oeil ou plusieurs semblent vous observer. « L’oeil qui voit…tout mais qui peut aussi nous tromper » sur le sens caché des choses, leur signification réelle, tout est affaire d’interprétation.. Quand il rencontre SEEN en 2009, il est à la recherche d’un atelier pour pouvoir peindre ailleurs que sur la « porte d’entrée de chez moi ». Le contact se fait naturellement avec le « Godfather of graffiti », une collaboration avec le Seen Studios voit rapidement le jour, le hasard veut que plus jeune, il ait été influencé par le chapitre de ce dernier, dans SprayCan Art et 20 ans plus tard, ils travaillent côte à côte. A ses côtés, il apprendra le maniement du pinceau et l’utilisation de l’acrylique, son travail bénéficiera d’un rendu encore plus abouti grâce à cette nouvelle technique.
Depuis 2011, il est représenté par la Galerie OPÉRA à Paris.

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Le Professionnel de l'univers astralo-galactique nous livre les points forts de sa carrière artistique.
FatCap : Que signifie "Pro176" ?
Pro176 : J'ai changé de tag en 1995 pour me rebaptiser "Pro". Je cherchais un nom rapide avec peu de lettres, à l'époque les trois lettres c'était original. Beaucoup en avait à quatre ou cinq ou plus. Pour ma part, j'appréciais le "P" et j'avais la réputation d'être professionnel dans ce que je faisais. "Pro" s'est donc imposé. Je l'ai décliné en "profecy" par la suite pour la musique. Le "176" est en rapport à mon année de naissance 1976. J'ai enlevé le "9" en référence au graffiti new-yorkais des année 70. En effet, ils avaient tous un tag avec trois chiffres derrière.
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FC : Comment se sont passés tes débuts et ta découverte des comics ?
P : J'ai toujours su dessiner, c'est un véritable don. À cinq ans, je reproduisais des dinosaures et autres, puis ma mère a commencé à m'acheter des comics américains. A l'époque les magazines Strange, Nova étaient présents en librairie à des prix modiques. En découvrant ce trait et ses histoires, j'ai commencé à m'en imprégner, je recopiais les personnages. Je devais avoir huit ans, ça ne m'a jamais lâché.
Mon travail sur toiles est basé là-dessus, et à force de m'en inspirer j'ai réussi à en tirer son essence. Cela aboutit à du comics abstrait, que l'on a pu voir dans ma dernière exposition solo à Paris "Astromorphing" à la Galerie Celal en avril 2012...
FC : Pourquoi avoir choisi le graffiti ?
P : Je ne l'ai pas choisi, il m'est tombé dessus. En 1989, dans ma ville Choisy-le-Roi, dans le 94, j'ai vu en action Mode2 et Colt. Ils étaient venus peindre une fresque. L'impact fut immédiat. Je savais alors où me diriger malgré mes 12 années !!! Simultanément, je découvrais un autre monde : le hip hop. Mais ce face à face avec Mode2 et Colt fut LE véritable déclencheur!!! ... Je n'ai jamais lâché depuis. En effet, graffer est devenu un acte naturel, mon quotidien depuis 25 ans!!! C'est mon "lifestyle" du réveil jusqu'au coucher... !!! J'ai arrêté l'école à 16 ans, le graffiti a été ma formation principale, c'est le moteur de ma vie.
FC : Pour toi la société actuelle rime avec... ?
P : Dégénérescence, folie, matrice, pétrole, mensonge, égoïsme, rapidité, télé, drogues... !!!
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FC : Comment vois-tu le graff évoluer dans les 10 ans à venir ?
P : Je l'ai vu tellement évoluer depuis que j'ai mis les doigts dedans!!! Mais ce qui est certain c'est que ce mouvement perdure avec puissance, avec toujours des nouveaux rookies qui apportent un nouveau souffle... Je ne m'en suis jamais lassé, je suis toujours surpris au fil des années. D'une part, comparé aux autres disciplines, je trouve que le graff s'en sort bien. Les nouvelles personnes dans ce milieu n'y rentrent pas pour les mêmes raisons. Nous ne graffons pas pour se faire du fric, nous faisons ça vraiment par passion. Il faut réaliser que dans ce milieu certains ont eut des ennuis... Tu peux te prendre une peine de T.I.G., des sursis, du ferme. Tous ceux de la culture urbaine le savent. Quels rappeurs peuvent prendre une amende pour un freestyle sur les antennes de skyrock lol !!! D'autre part, pour les dix années à venir, j’espère que les jeunes feront l'effort de se documenter sur ceux qui ont fait ce mouvement. Il est important de savoir que cette culture doit évoluer sur de bonnes bases. C'est ce qui manque actuellement. Mais je ne désespère pas car je rencontre beaucoup de jeunes, très motivés avec des styles complètement fous... L'histoire continue!!!
FC : Est-ce que le graffiti, la peinture rendent libre?
P : Pour moi peindre c'est la liberté. Le graffiti m'a permis d'ouvrir des portes que je n'aurai jamais pu sans. À une époque, j'étais vraiment hors de tout. Post 2001, je volais tout, je floppais des stores dans la rue, peignais des trains, des métros... Je sentais vraiment ce sentiment de liberté. On ne se préoccupait pas du lendemain, une chose que les gens de la société dite "normale" ne peuvent pas réaliser. On ne payait absolument rien et vivait des expériences assez folles. Aujourd'hui, je suis beaucoup plus structuré, mon temps est très pris. Mais toujours libre car le graff m'a permis de vivre de ma passion... La peinture est mon métier. J'ai choisi ce que je voulais faire de ma vie. Après tout, c'est une question de point de vue, j'ai des amis respectés dans le graffiti illégal qui pourraient dire le contraire pour certains !!! Toutefois, je n'ai jamais prétendu être en maître dans le domaine roulant, j'ai tout de même pratiqué avec des gars comme Ey, Trane, Babs, Frez... je ne suis pas un novice, mais j'ai toujours su où était ma place dans le graff game. Je suis là pour quelque chose : ... lancer des gros styles futuristes sur le mur !!!
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FC : Ton univers visuel gravite autour de multiples influences. Comment définirais-tu ton style?
P : Mon style c'est de la "Cosmonométrie" !!!! Je maîtrise ce style depuis 1996, cela fait seize années que le public voit mes pièces et je ne sens pas l'ennui dans leurs yeux. En effet, d'année en année, je parviens à me renouveler et à rester dans la même direction sans perdre mon public. Je conserve également toujours la même base de lettres. J'explique ! Je travaille bien évidement beaucoup ma typographie, trouver des phases originales. Mais si vous regardez bien c'est toujours les trois lettres dans un certain sens avec des barres qui relient le "P", le "R", le "O". C'est ma marque de fabrique. Je ne me limite pas seulement au lettrage, je travaille mes fonds comme un savant dans son labo. Cela a beaucoup d'importance, j'ai appris à me concentrer sur un mur grâce à des gars comme Poet, Jack, Nomad, Drik, l'école de Berlin m'a été bénéfique.
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FC : Quelle réaction voudrais-tu que ton art évoque chez les gens ?
P : J'aimerais qu'ils se posent les bonnes questions et analysent la complexité et la fluidité d'une de mes pièces, et non seulement voir l'ensemble. Mais décomposer chaque élément, apprendre la logique de mes lettrages et mes backgrounds. Après ce sont des détails ! Je peins pour moi en premier. C'est avant tout un travail personnel, ensuite si le public adhère à ma démarche je suis le plus heureux !!! Cela me booste encore plus.
FC : Dans quelle direction veux-tu faire évoluer ton style ?
P : Je veux lui donner encore plus de force et de techniques... Dvelopper mon univers encore plus, apporter des nouveaux éléments, plus de messages cachés... J'ai tellement d'idées que le temps me manque... Mais je sens depuis quelques années que je contrôle vraiment mon sujet et attendez vous en 2012 à voir du changement. Je suis motivé comme jamais !!!
FC : Ta vision du graff a-t elle changée avec le temps ?
P : Ma vision reste la même depuis que j'ai ouvert Spraycan-Art et que j'ai vu les CTK et BBC en action à Paris... C'est ce qui m'a formé et éduqué. Je suis un descendant de leurs styles !!! Je graffe toujours au cap d'origine... Et je représente le style classique de Paris... Stalingrad for ever héhé... !!! Par la suite, j'ai toujours su vivre avec mon temps.
Pour moi, je continue à perpétrer cette période. Je continue là où les gars l'ont laissée. Une de mes références est Jay1. Il a influencé une grosse partie de mon style. Il était tellement loin à l'époque, sur certains points. Pour moi, il dépassait les américains mais ce n'est que personnel.
La partie "Paris" de Spraycan-Art était magique également, cela a permis d'installer le style de la capitale au niveau mondial donc je me devais d'être un héritier de cette école...
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FC : Si tu étais un super héros, tu serais... ?
P : Je pense à Norrin Radd aka le Silver Surfer, pour son esthétique et son histoire et pour le fait qu'il veuille accéder à la liberté en se détachant de son master Galactus. Je suis fan de ses pouvoirs cosmiques aussi. Il est l'un des personnages les plus puissants, il est capable d'encaisser un coup direct du marteau de Thor et de lutter contre Hulk à mains nues. Sa peau argentée le protège du vide astral et de la chaleur des étoiles. Il peut se déplacer à des vitesses hyper-luminiques dans l'espace et parcourir d'énormes distances, il ne connaît pas la fatigue la faim ou la soif.
FC : Un film de science-fiction ?
P : En premier de ma liste, je placerais "2001 The Space Odissey" de Kubrick, "The King", mais également du même génie "The Shining" qui n'est pas à première vue un film de science-fiction. Mais, en y apportant une vision décalée on peut y comprendre ses métaphores et son double sens sur la mission "Apollo"... L'univers visuel de "TRON" ma bien influencé et cela depuis petit. C'est le premier film que j'ai vu devant un grand écran !!!
FC : Ton meilleur souvenir depuis le début de ton aventure artistique ?
P : J'en ai des tas dans le disque dur, pour n'en citer qu'un ça va être complexe !!! Peut-être celui lorsque j'ai peint avec Mode2 dix ans après mes débuts. C'est le premier que j'ai vu en action quand j'avais 12 ans et il m' a donné le goût de cette discipline, j'ai bouclé ma boucle... Dans la musique j'ai énormément de bons souvenirs, tel que le jour où Rockin Squat m'a appelé un soir d'hiver pour me ramener en studio enregistrer un titre avec RZA du Wu-Tang Clan... C'était une nuit magique... Mais le morceau n'est jamais sorti. Je l'écoute en privilégié, héhé !!!... Je garde un très bon souvenir aussi du jour où Phos4 de Berlin m'a fait rentrer RTZ, ce fut un honneur...
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FC : Qu'est-ce qui te fait avancer dans la vie ?
P : Beaucoup de choses m'ont fait avancer, je viens de banlieue, ce qui n'est pas facile donc il faut avoir un mental de guerrier pour s'en sortir. Malheureusement, la mort de mon père a été un déclencheur pour voir la vie d'un autre coté... Ne pas perdre son temps et avancer, réaliser ses rêves... J'ai compris très tôt que je devais croire en moi sinon personne n'allais le faire. J'ai réalisé également que le cursus normal, les études et tout ça... N'était pas pour moi. Je savais que j'allais devenir peintre professionnel. C'était mon but... Toujours lancer du positif en l'air car il revient toujours sur toi, et bien sur le travail est la clef... En travaillant avec Seen j'ai bien compris une de ses doctrines "avoir du talent c'est bien, mais savoir le travailler c'est beaucoup mieux et cela demande plus de sacrifices et de sueurs"... Je ne veux pas usurper le nom "Artiste", je pense qu'après toutes ces années j'en suis devenu un et je l'ai prouvé dans bien des domaines !!!
FC : Quelles questions aurais-tu aimé qu'on te pose ?
P : Si je crois en Dieu aurait été une bonne question !!!
FC : Qu'aimerais-tu que Dieu te dise ?
P : Ce qu'il s'est passé pendant le chaînon manquant, d'où vient la race humaine exactement?... Une question que je ne cesserai de me poser jusqu'à ma tombe...
FC : Pour terminer, aurais-tu une exclu pour FatCap?
P : Je vais me lancer dans la sculpture, j'ai envie de décliner mon univers en 3 dimensions!!! Je vais sûrement attaquer le projet pour un livre personnel, ça me trotte dans la tête depuis de longues années et je sens que le moment est bientôt venu !!!
FC : Merci Pro.
interview realise par FATCAP
http://www.fatcap.org/
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apash · Team FTP

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Dernière modification par apash (13-03-13 15:32:59)