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voracious · VIP

20-09-15 10:18:57

17-06-13 · 973

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Les quotas imposent à quelques radios de diffuser 40% de chansons d'expression francophone. Ils datent de 1994, du temps du transistor et du Minitel, bien avant Internet. Vingt ans plus tard, cette mise sous tutelle artistique des radios musicales n'est clairement plus adaptée au mode de consommation de la musique, aux nouvelles concurrences, et à la production de titres francophones.
Pour trouver une solution, le CSA vient de proposer une modernisation du système des quotas avec un document de travail d'une très grande qualité. Ces propositions du CSA vont dans le sens d'une plus grande liberté artistique pour les radios, tout en protégeant notre richesse culturelle.
La loi sur les quotas est obsolète car la radio n'est plus le seul média de découverte musicale. En 1994, les Français découvraient la musique principalement à la radio. Aujourd'hui, la radio n'est plus le seul mode de découverte et d'accès à la musique car de nombreux nouveaux supports plébiscités par les auditeurs sont apparus : YouTube, Dailymotion, Deezer, Spotify, Rdio, iTunes, sans compter les sites Internet des artistes eux-mêmes. Selon un sondage présenté par la Sacem à l'occasion du Midem de Cannes 2014, 2 Français sur 3 écoutent de la musique sur Internet, dont 86 % sur YouTube et seulement 49 % sur les sites des radios. Le législateur ne peut ignorer que ces nouveaux acteurs du monde digital sont exemptés de toute contrainte ; ils ne sont pas tenus de respecter des quotas.
La loi sur les quotas est inadaptée car les chanteurs français de rock chantent aujourd'hui... en anglais. En 1994, le chanteurs français ne songeaient pas encore à une carrière internationale. Les plus grands groupes de rock français (Téléphone, Les Rita Mitsouko, Niagara, Noir Désir, Eiffel, Indochine, Louise Attaque, -M-, Dionysos, Trust,...) chantaient en français et rassemblaient un large public. Aujourd'hui, l'émergence d'une nouvelle scène rock française non-francophone est largement plébiscitée par les auditeurs : Daft Punk, Phoenix, Detroit, Shaka Ponk, Skip The Use, Gaspard Royant, Gush, Elephanz, Lilly Wood and the Prick, Cats on Trees, Hollysiz, Griefjoy, Yodelice, Deportivo... chantent tous en anglais. La loi de 1994 doit évoluer pour tenir compte de cette transformation majeure.
Les conditions d'application de la loi sur les quotas sont injustes car toutes les radios ne sont pas traitées équitablement. Pour vérifier la bonne application des quotas, le CSA dispose d'outils pour suivre la programmation des radios. Faute de moyens financiers et humains pour suivre toutes les radios, le CSA est contraint de répartir quelques radios en plusieurs panels avec des règles différentes. Le panel permanent concerne 16 radios musicales, contrôlées en permanence. Le panel tournant concerne 36 radios musicales, contrôlées de temps en temps. 82 % des 52 radios concernées sont des radios indépendantes régionales ou thématiques. Avec seulement 17 % des fréquences FM, elles représentent pourtant à elles seules plus de 78 % des contrôles. Conséquence logique, les radios indépendantes sont quasiment les seules à être pointées par les mises en garde publiées pour non respect des quotas.
D'autres radios ne sont pourtant jamais concernées par ce suivi. Certaines importantes radios nationales, les radios associatives, les radios abonnées à un programme national, et les radios d'autoroute ne sont dans aucun panel de suivi des quotas alors qu'elles représentent près de 60 % des fréquences FM. Particularité supplémentaire, les radios de musique classique et celles de jazz ne sont pas concernées par les quotas au seul motif qu'elles ne diffusent pas de « variétés ».
Enfin, les diffuseurs Internet (YouTube, Dailymotion, Deezer, Spotify, Rdio,...) ne sont pas soumis aux quotas.
Il faut encourager le CSA dans sa démarche de modernisation. Les auditeurs préfèrent la diversité musicale, le libre choix, à l'imposition obsolète des titres musicaux par la loi. Il faut donc encourager le CSA quant à son souhait de refonte du système des quotas : assouplir les quotas pour les radios qui oeuvrent particulièrement en faveur de la diversité des programmes musicaux, et celles qui sont confrontées à une production d'expression française limitée dans les genres musicaux au coeur de leur programmation. Le CSA souhaite notamment tenir compte de la qualité de la production artistique et phonographique française actuelle qui est en grande partie en langues autres que le français.
Si le système des quotas francophones pour les radios tarde à se réformer, alors l'absence de lancement massif de perspectives de développement (nouvelles fréquences FM, RNT) et l'installation imminente d'autoradios Internet dans toutes les voitures rendra toute réforme inutile : il n'y aura plus de quotas et le secteur sera dérégulé

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/201 … PkQqYQj.99



Vu sur le Monde

Le Pyong De Yang · Bass skwatteur

20-09-15 10:45:41

15-09-14 · 285

  

Bon, une prise de conscience. En espérant que les faits suivent. Par contre, petit avis perso, je pense que maintenant un type de quota devrait entrer en application afin de préserver la nature culturelle de la musique elle même, et par extension des radios, et aussi (si possible) des chaines tv diffusant des clips. De plus en plus d'arti ... d'arti ... d'artiiistes (ouch ...) font du placement produit, font de leur nom une marque, et oeuvrent dans des pratiques plus mercantiles que musicales. Je pense qu'on devrait limiter la diffusion de ce genre de choses. Car quand l'oeuvre devient publicité, peut on encore dire qu'on défend la culture. Je sais que dans le cas de radios, n'ayant pas d'image, ce serait assez difficile à définir. Mais bon, je pense juste qu'on devrait limiter la diffusion de musiques dites commerciales afin de laisser plus de place aux artistes d'avantage motivés par leur art que par le merchandising. Car franchement, pour moi, le chanteur qui fait du placement produit ne mérite même plus l'appellation d'artiste. Ca devient un publicitaire. Et si entre les pages de pub (les vraies) on se tape des clips / chansons qui sont elles mêmes des pubs géantes ... et bien elle est où la culture là dedans ? neutral
En tout cas, mis à part ce point de vue perso, merci de cette info qu'il sera intéressant de suivre de près.

voracious · VIP

20-09-15 10:52:18

17-06-13 · 973

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Ben à vrai dire, je suis complètement d'accord avec toi. Un truc qui m'a toujours étonné en France, c'est cette façon de vouloir systématiquement mettre un cadre légal autour d'une pratique artistique, particulièrement sur la musique...ou en arrive au point où c'est même devenu le bordel de jouer dans un bar.

Après, pour en revenir la radio, comme tu dis c'est déjà une prise de conscience. Mais c'est bien tard pour s'en rendre compte, quoi.