Tekfest => Une rave party déguisée en Mariage.

Les organisateurs avaient loué la salle sous prétexte de la tenue d'un mariage. Dimanche, tôt le matin, des riverains ont prévenu les gendarmes.

Ces derniers sont allés à la rencontre des fêtards pour leur demander de ne pas prendre la route s'ils avaient bu et pris de la drogue. Les militaires leur ont conseillé d'appeler des amis pour les raccompagner.

Un dispositif de la gendarmerie a été mis en place à proximité. Les personnes circulant en véhicules ont été contrôlées. Quelques saisies de drogue ont été effectuées.

Six personnes feront l'objet de poursuites judiciaires pour transport et détention de stups, deux pour alcoolémie positive et cinq pour conduite sous l’emprise de la drogue, dont un récidiviste.

La salle où la rave-party a eu lieu aurait subi d'importantes dégradations.

Hier matin, les gendarmes de Bédarieux interviennent sur un banal accident de la circulation. Les passagers sont originaires de Rodez et expliquent sortir de boîte mais sans donner son nom. Ils sont ivres. Puis, vers 10 h, les gendarmes de la compagnie de Béziers sont prévenus qu’une rave-party a eu lieu sur le territoire de la commune de Laurens et que les participants sont très nombreux et encore sur place. Le lien est très vite fait avec les deux automobilistes arrêtés tôt le matin.



Sur place, entre 200 et 300 personnes s’amusent depuis samedi soir, dans l’ancienne boîte de nuit, le club 2000, sur la route départementale 136 en direction du hameau de Lenthéric. Et ce n’est qu’au petit matin, et alors que la circulation était rendue difficile par de trop nombreux véhicules garés sur le bord de cette route étroite, que des riverains ont prévenu les forces de l’ordre.

Mensonge

Il semble que les organisateurs de la fête n’ont pas dit la vérité à la propriétaire des lieux. Ils auraient assuré vouloir organiser un mariage, dans cette salle qui aurait subi des dégradations importantes tout au long de la nuit.

Rapidement, un dispositif a été installé autour des fêtards. La route a notamment été filtrée des deux côtés. "Dans un premier temps, il n’était pas question de faire de la répression. Je suis donc allé à leur rencontre pour leur expliquer la situation, relatait hier soir, le Capitaine Ropital, commandant la compagnie de Béziers. Je leur ai demandé de ne pas prendre de voiture car ils avaient bu et fumé, mais plutôt d’appeler des amis pour qu’ils viennent les récupérer."

Le dispositif mis en place était composé d’une trentaine de militaires du Psig de Béziers, des gendarmeries de Bédarieux et de Murviel, mais aussi des motards de Lodève et, enfin, des chiens “stups” de Montpellier. Chaque véhicule ou personne à pied qui franchissait les barrages des gendarmes était systématiquement fouillé par les forces de l’ordre. À 18 h, 25 grammes d’herbe, 15 grammes de résine et 5 grammes d’amphétamine avaient été saisis.

Six personnes sont poursuivies pour transport et détention de stups, deux pour alcoolémie positive et cinq pour conduite sous l’emprise de la drogue, dont un récidiviste dont le véhicule a été placé en fourrière. Il restait sur place environ quarante véhicules et les gendarmes pour les empêcher de prendre la route, car tous auraient reconnu avoir consommé des stupéfiants.

Dimanche matin, les abords de la route départementale 136 sont envahis de véhicules. Ils gênent la circulation. Les gendarmes sont appelés pour régler le trouble à l’ordre public et c’est une rave-party qui est découverte. Sur place, il se dit que la propriétaire de l’ancienne boîte de nuit aurait loué les lieux en pensant qu’il s’agissait d’un mariage.

"Ces gens ne sont pas de mon monde !"
La gérante de la société Les Santolines "C’est faux, insiste Christelle Lefebvre, l’organisatrice de la soirée. Nous lui avons dit que nous organisions une soirée électro et que nous serions environ 500 personnes. Nous avons signé un contrat avec cette dame car nous ne pouvions pas organiser notre soirée sous un chapiteau comme nous l’avions prévu à cause de la pluie."

Et l’organisatrice de la rave se plaint du fait que la propriétaire ne lui a pas encore rendu son chèque de caution de 1 500 €. "Alors que nous avons laissé la salle très propre."

La propriétaire de la salle réfute

La gérante de la société Les Santolines réfute en bloc avoir su ce qui allait se passer dans sa salle. "Je débute mon activité et j’ai signé un contrat pour une soirée musicale “Déco électro” avec une exposition de sculptures. C’est le matin que j’ai découvert les personnes qui avaient passé la soirée dans ma salle. Je me suis effondrée en larmes, j’ai pensé aux riverains qui avaient subi tout ça. C’était à devenir fou. Ces gens-là ne font pas partie de mon monde. Jamais je ne leur aurais loué ma salle si j’avais su. Beaucoup de mes voisins, des gens du village, m’ont insultée pour ce que j’avais fait. Ils ont compris mais les propos restent. Je suis profondément marquée."

Elle reconnaît effectivement ne pas avoir remis la caution car la salle lui a été rendue trop tard. Elle veut vraiment tout vérifier, même si, elle le reconnaît, elle n’a rien vu d’alarmant.