Skywalkers : Pour l'amour du risque, de la photo et de l'illégalité

Le skywalking est né en Russie, où des adolescents ne connaissant pas le vertige s'amusaient à se prendre en photo et vidéo du haut de bâtiments ou de grues. Voici notamment l'une des vidéos impressionnante ayant été à l'amorce de ce phénomène.

Vitaly Raskalov et Vadim Mahorov ont fait le tour de l'Europe pour immortaliser "leurs exploits" en haut de monuments prestigieux. Pourquoi font-il cela ? Pour la beauté du paysage et l'adrénaline ! C'est en toute illégalité que ces skywalkers risquent leur vie pour quelques clichés. Les photos sont certes impressionnantes, mais pas sûr que le jeu en vaille la chandelle. Voici une sélection de vues époustouflantes.

Les temps sont troubles en Ukraine, les manifestations violentes et l'hiver, glacial. Et si la tendance est plutôt à l'apaisement ces derniers jours, notamment après la démission du Premier ministre, Mykola Azarov, le conflit entre partisans et opposants au régime de Viktor Ianoukovitch est loin d'être enterré. Trop occupée à "contenir" certains manifestants, la police en a laissé d'autres tranquilles, à commencer par Mustang Wanted. Et pour le jeune homme de 28 ans, l'horizon ne pouvait pas être plus dégagé. Une part de poésie, peut-être, au milieu de toute cette agitation.
Immeubles, tours, grues...

Adepte du "rooftopping" (toiturophilie français), Mustang est né et a grandi en Roumanie. Ce n'est qu'il y a quatre ans qu'il a émigré vers l'Ukraine, accompagné de ses parents. "Quand j'étais petit, raconte-t-il, je jouais tout le temps dans un parc proche du foyer familial. Le lieu regorgeait d'écureuils, et je me suis toujours demandé comment je pouvais les imiter." À défaut de griffes et d'une queue en panache, ce petit maigrichon aux allures d'enfant a accompli son rêve à mains nues. Depuis plusieurs mois, il inonde le Web de vertigineuses photos et vidéos de ses exploits. Sa dernière compilation, postée pas plus tard que la semaine dernière sur YouTube, compte déjà plus de trois millions de vues.

Vite surnommé Spider-Man par quelques fidèles, Mustang passe son temps à escalader immeubles, tours, grues, trains et monuments en tout genre, et cela sans aucune protection. "La peur ne fait pas partie de mon vocabulaire. Et à vrai dire, la mort ne me fait pas peur", explique-t-il. "Tout le monde meurt un jour. L'intérêt, c'est d'avoir vécu la vie que l'on avait envie de vivre." Professionnel, le jeune homme s'entraîne deux à trois fois par jour. Il assure avoir déjà gravi plus de sept cents bâtiments, en Ukraine et ailleurs en Europe de l'Est. "Je ne filme que les plus spectaculaires", confie Mustang, qui se plaît également à pratiquer la capoeira et le "lancer de haches".

"On apprendra sa mort dans les journaux"

Génie pour certains, psychopathe pour d'autres, Mustang se définit comme un "robot qui ne ressent rien". Régulièrement appréhendé par la police, il a choisi la deuxième partie de son surnom, "Wanted", après quelques nuits passées en cellule. La première, "Mustang", est un hommage à Mustafa, l'un de ses amis d'enfance décédé dans un accident de voiture. Critiqué, il est accusé par ses détracteurs d'inspirer négativement une génération de jeunes acrobates, qui voudraient reproduire ses gestes inconsidérés. "Dans très peu de temps, on apprendra sa mort dans les journaux", commente un internaute sur YouTube : "Et vous savez quoi ? Ça lui aura appris qu'on ne peut pas être aussi con et jouer avec le corps humain, si précieux."

Pas franchement atteint, celui qui répond une fois à terre au prénom de Pavel a réussi à attirer bon nombre de sponsors depuis ses débuts. Aujourd'hui, il affirme même être devenu "un homme très riche, parmi les cent plus grosses fortunes ukrainiennes". Et le pire, c'est qu'il ne compte pas s'arrêter là : "J'ai besoin de repousser mes limites plus loin chaque fois, d'intensifier au maximum cette montée d'adrénaline." Après avoir traversé une grue à vélo, il espère désormais décrocher quelques contrats de cascadeur au cinéma.