RMS BASS tente de redorer l'image de la Rave Party en Picardie

«Quand on dit "rave party", les gens s'imaginent un marché de la drogue, des gens ivres morts, une jeunesse à la dérive... Autant d'images fausses véhiculées dans les médias. Ce qui nous réunit avant tout, c'est l'amour de la musique électro».

Passionnés par cette musique électro, Seb et Nico ont décidé de créer, en mars, l'association RMS BASS, basée à Lassigny. Le but: créer des événements légaux, essentiellement des free party.

La différence avec les rave? Il n'y en a pas. Mais le mot «rave»est tellement connoté négativement, que les organisateurs préfèrent éviter de l'utiliser.

RMS BASS a déjà quelques manifestations à son actif, comme une free party organisée dans le Noyonnais le 7 avril. Ils ont aussi participé au Technival de Laon, au tournage du film Nenette avec Josianne Balasko qui sortira en juin 2013 et se sont occupés de la sonorisation d'une soirée disco.

Mur RMS Frakatek Mess Bass

Leurs projets les plus fous: organiser une multi-son picarde avec plusieurs sound systems (ndlr: groupes qui viennent avec leur matériel), qui s'étalerait sur trois jours et une soirée de 48 heures pour la fête de la musique. Pour redorer l'image des free party, ils comptent aussi organiser une soirée caritative.

Des rassemblements d'artistes
Bien que ces événements soient légaux, l'association est confrontée à de nombreuses difficultés, notamment dans l'organisation de free party. En cause: des démarches très longues.

«Organiser légalement ce type de rassemblement demande plusieurs mois. Il faut trouver un terrain qui soit suffisamment loin des habitations et qui puisse accueillir environ 500 personnes en toute sécurité. II faut ensuite avoir l'accord du propriétaire. Puis c'est le parcours du combattant pour obtenir une autorisation préfectorale. Même avec un dossier carré, on peut se faire refouler.»

Pourtant, Seb et Nico disent travailler en bonne intelligence avec les forces de l'ordre: « Ils font leurs contrôles à la sortie de la manifestation».

Il faut dire qu'ils sont habitués: les free party sont légion dans l'Oise considérée comme une « terre d'accueil». «Si on est capable de pouvoir faire jusqu'à 100 km à partir de Compiègne, alors on peut en faire une par week-end, mais elles ne sont pas toujours organisées dans la légalité», explique Nico.

Selon lui, ce qui plaît aux participants, c'est «le bonheur de découvrir le paysage au petit matin, pouvoir se rassembler autour d'une même passion». Mais aussi passer du temps à l'organisation, «même si on finit par en être de sa poche», sourit Nico. Car le principe des free party est que la participation financière est libre.

Pour Seb, les free party sont avant tout des rassemblements d'artistes, «Il y a ceux qui vont se consacrer à la menuiserie pour qu'on ait un meilleur son, ceux qui vont projeter des visus, c'est à dire des jeux de lumières en rythme avec la musique.»

Une image contraire aux idées reçues. Et la drogue dans tout ça ? «Dans ce genre de manifestation, c'est l'autogestion qui prédomine, chacun est libre de faire ce qui lui plaît. On ne va pas dire qu'il n'y a pas de drogue, mais c'est vraiment dommage de faire ce raccourci rave=drogue. Nous, ce qu'on veut faire passer c'est qu'il faut faire confiance aux jeunes », lance Nico, qui précise qu'un stand de prévention des addictions est systématiquement présent lors des manifestations.