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lapin · Administrateur

27-07-11 23:11:03

11-07-11 · 13 872

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Aujourd'hui, dimanche 24 juillet, s'est déroulé à Montreuil une scène hallucinante. Il était 13h-13h30, au 74, rue des Caillots.

Cette adresse est un des lieux squattés par de jeunes militants politiques, précaires et chômeurs. Il s'agit d'une parcelle toute en longueur, avec deux petites maisons. Le propriétaire était une personne agée, hospitalisée. Ce squat existe depuis un certain temps, l'un des jeunes occupants disposant de preuves de cette occupation. Ce bien a été revendu, suite apparemment à la mise sous tutelle du propriétaire. Et c'est là que les choses se compliquent.

Soyons précis. En cas de squat, la loi est claire. Soit les occupants sont chassés du lieu avant qu'ils n'aient occupés avec preuve le bien au moins 48 heures, soit il faut s'adresser à un juge, et agir dans le cadre de la loi, qui en France protège la propriété privée. C'est long, pas simple, mais ce sont les démarches légales dans un Etat de droit.

Eh bien, dans ce cas d'espèces, le propriétaire se moque des lois. Pire encore, il reçoit le soutien implicite de la police pour perpétrer ce qui constitue une agression caractérisée et commettre des voies de fait sur des personnes.

Ce monsieur, après deux visites très musclées hier samedi, et ce dimanche matin, est réapparu sur place, escorté d'une bonne douzaine de personnes, toutes armées de barres de fer, manches de pioche, masses, pied de biche. Et là, la violence a été immédiate, totale et injustifiable. Plusieurs occupants ont été gazés, blessés à la tête, dans les côtes. Les lieux ont été saccagés, le compteur d'électricité arraché. Des menaces de mort ont été proférées... Les voisins étaient choqués, par ce qu'ils voyaient.

La police, arrivée dans les 20 minutes après le début de l'attaque, s'est bornée à protéger ce groupe ultra-violent d'assaillants, omettant même de les désarmer et d'aller voir ce qu'ils réajustaient parfois sous leurs maillots à leur ceinture. Ils ont ainsi pu finir d'arracher le grillage, le compteur électrique, proférer menaces et insultes... Les policiers ont ramené ces gens à leurs véhicules, ont protégé leur départ, et sont repartis à d'autres occupations... Hallucinant, je n'avais jamais assisté à une telle violence, ni à un tel déni de la notion d'ordre public.

Mais qui sont ces assaillants ? L'un d'eux a exhibé un titre de propriété, qui indique quand même que le bien est libre de droit, c'est-à-dire sans occupants... Cette personne s'appelle Hafid Hafed, habite Montreuil (le quartier de la Boissière), et agirait au titre d'une société à actions simplifiées (forme peu habituelle...) dénommée IAD France. Il en serait le directeur de la branche de Seine-Saint-Denis. Un autre personnage de cette entreprise, non présent cet après-midi (ou alors sous une capuche et derrière des lunettes noires) mais s'étant présenté lors d'une des deux visites pas plus courtoises précédentes, se nomme Mehdi Ibanez. Il serait agent commercial. Qui sont ces gens, qui agissent avec une telle violence, en toute impunité, devant les forces de l'ordre ? Pour qui travaille et roule cette société au statut si étonnant pour travailler dans l'immobilier ? D'où viennent leurs fonds ?

Autre élément étonnant. Durant les 20 minutes d'ultra-violence, ils ont claironné qu'ils connaissaient Brard, l'ancien maire. Info ou intox ? Tentative de manipulation, de brouillage ? En tout cas, aucun membre de la municipalité n'était présent, le maire-adjoint de permanence n'était pas présent, la direction de la tranquillité publique pas présente, d'habitude là avant... Encore plus sidérant, aucune autorité visible dans les effectifs de police, pas un capitaine, pas le commissaire de permanence...

Les papiers des agresseurs n'ont pas été contrôlés, ils n'ont pas été fouillés, les numéros des 4 véhicules n'ont pas été relevés. Je tiens à apporter ma contribution au maintien de l'ordre : j'ai relevé les 4 numéros, j'ai bien identifié tous les visages...

J'ai essayé d'appeler des élus, la mairie... Rien, pas une réponse.

Pour finir, les agresseurs sont partis rapidement, escortés par la police. Ils avaient, disaient-ils, deux autres lieux à traiter... Je ne sais pas si c'est à Montreuil.

Dorénavant, le mot "milice" s'écrit au pluriel à Montreuil. Mais l'affaire ne va pas en rester là. Parce que l'Etat de droit, c'est la seule chose qui nous sépare de la barbarie. Et aujourd'hui, les barbares ont fait la démonstration à Montreuil que tout peut basculer très vite.

La suite ?... Vous la lirez ici, le plus vite possible. Tous ceux d'entre vous disposant de photos, de vidéos peuvent me contacter, j'ai alerté sur place l'AFP et Le Parisien.


Source : http://chroniquesmontreuilloises.over-b … 16713.html

lapin · Administrateur

28-07-11 13:09:42

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lapin · Administrateur

28-07-11 14:05:32

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Un commando armé de barres de fer tente de faire évacuer un squat de Montreuil




Dominique Voynet, le maire de Montreuil, s’est dit "très choquée" par cet incident, selon l’attachée de presse de la mairie, Diane Gaillais, contactée par FRANCE 24. Lundi 25 juillet, elle a adressé une lettre au propriétaire, indiquant qu’elle engageait "une procédure conservatoire à [son] encontre pour trouble manifeste à l’ordre public". (lire la lettre sur le site )

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"Quatre voitures sont arrivées en trombe. À leur bord, des gaillards armés de barres de fer, de gaz lacrymogènes et de pieds de biche"

Bruno Saunier est enseignant et conseiller municipal non inscrit de gauche. En mai dernier, il a démissionné de son poste de premier adjoint au maire de Montreuil chargé de l’urbanisme. Il tient le blog Chroniques montreuilloises où il a publié un billet sur le sujet.




Je suis arrivé devant la maison dimanche vers 12h30-13h, quelques minutes après le deuxième passage du propriétaire et de ses mercenaires [le premier passage était samedi]. Les gens discutaient de ce qui venait de se passer. Et là, très vite, quatre véhicules sont arrivés en trombe. Des grands gaillards armés de gaz lacrymogènes, de barres de fer, de massues et de pieds de biche sont sortis. Nous avons à peine eu le temps de réagir qu’ils se sont jetés sur les portes et les fenêtres pour tout casser.



"À un moment, un des casseurs a lancé ‘Faut y aller, on a encore deux lieux à faire’"



Pendant deux heures, ils ont mis la maison à sac. Ils étaient une petite quinzaine [lors des deux premiers passages, ils étaient moins d’une dizaine]. Encagoulés pour la plupart, ils fracassaient les murs, les portes et le mobilier qu’il restait. La police a débarqué vingt minutes après leur arrivée avec quatre voitures et deux véhicules de la BAC [Brigade anticriminelle]. Les forces de l’ordre ont formé un cordon de sécurité qui séparait d’un côté les squatteurs et le voisinage et, de l’autre, les casseurs, qui continuaient le saccage. Je suis assez outré par cette intervention policière. À aucun moment, les forces de l’ordre n’ont essayé d’arrêter les assaillants ou de confisquer leurs armes. De ce que j’ai vu, ils n’ont procédé à aucune vérification d’identité. À un moment, un des casseurs a lancé "Faut y aller, on a encore deux lieux à faire".



Les logements vides et les squats sont monnaie courante et j’en sais quelque chose, parce que j’étais adjoint à l’urbanisme jusqu’en mai dernier. Ce n’est pas la première fois que les expulsions se font en dehors du cadre légal. Mais cette fois, le mode opératoire est particulièrement barbare. Le nouveau propriétaire, qui se nomme Hafid Hafed, est un agent immobilier de la société IAD France, responsable de la région Seine-Saint-Denis [Le responsable de IAD France a fait valoir son droit de réponse sur le blog de Bruno Saunier, indiquant que sa société "n'avait en aucun cas commandité les actes commis" lors du week-end dernier. Hafid Hafed a été suspendu de ses fonctions à titre conservatoire]. Mais dans tous les cas, lui et ses hommes ont agi comme une milice qui se fait justice elle-même."

Vidéo sur le site




Cette vidéo a été tournée dimanche 24 juillet à bout de bras par un riverain témoin de la scène. On voit au premier plan des policiers qui font barrage et, au deuxième plan, les casseurs poursuivre leur démolition. Toutes les images ont été prises par des riverains et envoyées par Bruno Saunier. 
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"Afin d’éviter une procédure d’expulsion laborieuse, le propriétaire a embauché des jeunes des quartiers pour venir tout saccager"

Benjamin (pseudonyme) fait parti d’un collectif de militants pour le droit au logement. Il squatte un autre logement vide de la rue des Caillots, non loin du numéro 74, et a été témoin de l’attaque de dimanche.




Ce squat est occupé depuis 2007. Le propriétaire était un vieux monsieur qui a été placé sous curatelle il y a peu de temps. Il y a environ une semaine, la maison a été vendue. La procédure normale pour contraindre des occupants à quitter un logement squatté est encadrée par un juge : c’est à la justice d’ordonner une expulsion. Cette procédure légale, que nous aurions respectée comme nous le faisons à chaque fois, prend du temps. Mais pour aller plus vite, le nouveau propriétaire a embauché des jeunes des quartiers défavorisés pour venir tout saccager.



"Leur but était de détruire les ‘points vitaux’ de la maison afin de la rendre inhabitable"
   
Le nouveau propriétaire est venu à deux reprises pour demander aux squatteurs de dégager. Le samedi, il faisait semblant de vouloir négocier "Je vous file des billets et vous partez" ou "J’ai de quoi vous reloger ailleurs si vous voulez". Puis il est passé aux méthodes violentes. Leur façon de faire était très réfléchie : ils ont commencé par s’attaquer au compteur électrique puis à l’arrivée d’eau, la porte d’entrée, etc. Leur but était de détruire les ‘points vitaux’ de la maison afin de la rendre inhabitable et faire partir les squatteurs.



Nous avons décidé qu’un certain nombre de squatteurs resteront dans cette maison tant que la procédure légale n’aura pas été respectée. Nous voulons résister parce qu’on n’a pas le droit de déloger des gens comme ça."


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La lette adressée par Dominique Voynet, maire de Montreuil, au propriétaire du 74 rue des Caillots.

Lettre sur le site





Source :  http://observers.france24.com/fr/node/436124