Dans toute la France, plus d’une cinquantaine de structures se réunissent pour le maintien de leurs événements – si la situation sanitaire le permet. L’ensemble des acteurs de l’événement français s’oppose à une lettre envoyée au Ministère demandant des arrêts préfectoraux au niveau national pour l’annulation des événements de 2020.
Lundi 30 mars, Olivier Darbois, président de l’organisation PRODISS rédige une lettre au Ministre et témoigne de ses « vives inquiétudes face à l’organisation des événements à venir et dans le contexte de la crise du COVID-19« . Énoncant les facteurs qui mettent en péril la tenue des festivals de 2020 : la mise en oeuvre des chantiers qui en cas de restriction ou annulation de dernière minute engendre une double peine au niveau des frais techniques, les artistes internationaux qui ne pourront pas forcément honorer leurs engagements, les billetteries à l’arrêt et les mesures de sécurité complexes à anticiper. À travers cette lettre, Olivier Darbois appelle le Ministère à « clarifier pour tous les festivals la tenue de la période des événements estivaux » pour assurer la « survie des structures festivalières qui ne pourront supporter l’absorption d’une édition déficitaire« . Une intention qui semble bienveillante, pourtant Olivier demande à la fin de cette lettre le report de tous les festivals à 2021.
Face à cette demande, plusieurs acteurs réagissent rapidement et défendent leur droit à la flexibilité. Espèrent obtenir un délai avant l’annulation stricte de tous leurs événements, les organisateurs assurent que leurs événements peuvent être repensés ainsi que leurs programmations. Samy El Moudni, fondateur du Chateau Perché, affirme que « certains mastodontes qui structurellement manquent de flexibilité sont forcés de jeter l’éponge, mais l’immense majorité des structures organisatrices sont capables de mettre sur pied des événements, salvateurs pour le tissu économique et culturel du pays, jusque très tard avant leur date d’événement. Celles-ci demeurent opérationnelles afin de savoir à date très rapprochée si leur événement contrevient raisonnablement à la situation sanitaire de la zone. » Tommy Vaudecrane, président de l’association Technopol, soulève « le risque important pour les petites et les moyennes structures » en cas de report à 2021 de l’ensemble des festivals prévus cet été. « En effet, que ce soit d’un point de vue économique ou des assurances souscrites, de nombreuses petites structures ne disposent pas des moyens financiers des grandes entreprises nationales et internationales, ni de leurs niveaux de contrats d’assurance, principalement sur les assurances annulation. De fait, ces petites structures ne pourront pas être indemnisées, même dans le cadre d’un arrêté préfectoral. Cette mesure serait donc une catastrophe pour le tissu économique des PME qui constituent la majeure partie de l’offre culturelle estivale« , explique Tommy Vaudecrane. « De plus ce sont ces petites et moyennes entreprises et associations qui font vivre la culture locale tout au long de l’année. Ces structures, déjà très exposées ne pourraient faire face à une telle décision qui renforcerait encore une fois les grands acteurs nationaux et internationaux. Il est vital que l’état soutienne ces petits acteurs et leur permette de mener à bien leur activité qui sera d’autant plus salvatrice à la sortie de cette crise majeure. »
source - Technopol
Une cinquantaine de structures s'unissent et s'opposent à l'annulation des festivals en 2020. Désirant disposer d'un délai supplémentaire, les acteurs rédigent la lettre ci-dessous à l'attention du Ministère de la Culture.
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Face à la propagation du Covid-19 en France, des structures représentant certains acteurs de la scène culturelle ont trouvé bon de souffler l’idée qu’un report des festivals à 2021 serait la meilleure hypothèse pour la survie du secteur. Cette idée n’est ni raisonnable, ni souhaitable, ni représentative de l'ensemble des acteurs loin s'en faut.
À l’exception de quelques mastodontes de l’industrie musicale notamment internationaux, les grands acteurs de l’événement français n’ont pu souscrire à des assurances afin de garantir leurs pertes abyssales.
1) Nous devons dépasser l’incertitude afin de rassurer la population et les différents acteurs. Nous demandons aux autorités compétentes d’annoncer les préconisations d’organisation des grands événements et de les mettre à jour aussi fréquemment que possible.
2) Nous, organisateurs de grands événements culturels français, conscients du caractère exceptionnel de la situation, travaillons depuis février avec les différentes institutions pour répondre au mieux à cette crise inédite. Nous adapterons le format de nos manifestations et mettrons en place toutes les mesures sanitaires qui s’imposent.
3) Nous sommes en mesure d’accompagner nos événements avec flexibilité et pouvons attendre la fin du confinement pour prendre les décisions adaptées.
À ce jour, un décret d’interdiction systématique serait une condamnation injuste pour l’ensemble des acteurs.
4) L’hypothétique désistement d’artistes internationaux conduira les organisateurs à repenser leur programmation et à s’appuyer sur la richesse et la diversité de nos artistes français.
5) Au sortir du confinement il y a fort à penser que la demande de loisir et de divertissement de groupe explose. L’offre culturelle française doit être en capacité de répondre favorablement aux besoins de la population.
6) Nos structures doivent prendre part à la relance économique et à l’attractivité. En effet, nos événements attirent près de 5 000 000 consommateurs culturels chaque année. Cela représente des centaines de millions d’euros réinjectés dans les économies locales et des retombées indirectes pour les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, des loisirs, du transport, du tourisme… (secteurs également fortement touchés par cette crise). Plus encore, des dizaines de milliers d’emplois directs et indirects sont menacés. Ce sont autant d’hommes et de femmes qui vont se retrouver sans activité durant de longs mois. La situation laisse présager le pire pour un secteur au modèle économique déjà fragile... Notre objectif est de rendre compte des réalités et spécificités des acteurs de nos territoires.
Au regard de ces éléments, nous sollicitons, Monsieur le Ministre, que tout soit mis en oeuvre pour garantir la bonne tenue de tous les événements estivaux qui le souhaitent si la situation sanitaire le permet.
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Nous avons besoin de votre soutien afin de préserver la richesse culturelle de nos territoires et la survie de notre écosystème. Rejoignez-nous et partagez la pétition !
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LES SIGNATAIRES
DELTA FESTIVAL / INSANE / PLAGES ELECTRONIQUES / ARTY FARTY, NUITS SONORES / EMF / FAMILY PIKNIK POSITIV FESTIVAL / ACONTRALUZ / CHATEAU PERCHE / MUSICAL RIOT - DUB STATION FESTIVAL / IMPACT, PSYMIND RITUEL DAYS / MADAME LOYAL / BAT RECORDS / COCORICO ELECTRO / ALCHIMIE MUSIC FESTIVAL / CARACOLE / PARIS ELECTRONIC WEEK / TECHNO PARADE / LA QUARANTAINE / ENTENTE NOCTURNE FESTIVAL / POSSESSION SMAE (SYNDICAT MÉTROPOLITAIN DES ACTEURS DE L’ÉVÉNEMENT) / NATURAL GAMES / WORLD TRANCE LABEL VALETTE FESTIVAL / BPM CONTEST / PIKNIC ELECTRONIK + JOCKEY DISQUE / KOLORZ FESTIVAL /EVASION FESTIVAL
https://www.change.org/p/minist%C3%A8re … us-en-2020
Dernière modification par voracious (01-04-20 14:07:44)