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lapin · Administrateur

13-11-14 14:17:41

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A Détroit, un délicieux air du Berlin d'après la chute du mur
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Détroit attire les Allemands. Dans la cité en crise, ils retrouvent ce qui faisait l’attrait de leur capitale après la chute du Mur. Sur place, leur engouement laisse dubitatif.




A chacun de ses quinze voyages à Détroit, Dimitri Hegemann a rendu visite à son vieil ami Fisher Body 21. “Nous restons en contact, assure ce Berlinois de 60 ans, aux cheveux blond-blanc vaporeux. Fisher Body est mon vrai premier amour.” Fisher Body 21 est un bâtiment décrépi de cinq étages, aux fenêtres cassées, couvert de graffitis. D’après les autorités du Michigan, le site est dangereusement contaminé.

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Le Fisher Body Plant #21 de Détroit



Cette ancienne usine de pièces automobiles, construite en 1919, a été abandonnée il y a une vingtaine d’années. Si certains considèrent le bâtiment comme une ruine promise à la démolition, Hegemann et ses amis entendent bien en faire la première étape du renouveau de cette ville à l’abandon. Cette friche industrielle bourrée d’amiante “a une aura particulière, assure-t-il, et j’ai des projets pour elle”.



Hegemann, fondateur d’un night-club et d’une maison de disques, est à l’origine de la Detroit-Berlin Connection, un projet mené par les acteurs de la scène musicale berlinoise pour contribuer au redémarrage de Motor City [ou Motown]. Les Berlinois trouvent des points communs entre Détroit aujourd’hui et leur ville après la chute du Mur. Ils estiment que la ville du Michigan possède tous les atouts pour renaître en centre de la culture underground : bâtiments désaffectés, loyers bon marché, réputation d’âpreté.

Sons d’usine


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L’été dernier, une dizaine de Berlinois se sont ainsi rendus à Détroit pour un symposium de cinq heures. Le but de l’opération était d’expliquer aux habitants comment Berlin était passée de cité en ruines à plaque tournante de la culture. Ils ont donné des conférences sur la manière de promouvoir une scène musicale, de circonvenir la bureaucratie et de récupérer les bâtiments abandonnés.

Entre deux réunions avec des animateurs communautaires et des promoteurs immobiliers locaux, les Berlinois ont visité des ruines, dîné dans un café axé sur le bouddhisme zen et sont allés danser à un festival de musique techno. Les Berlinois veulent renvoyer l’ascenseur à Détroit, qui a fourni à Berlin l’un des éléments clés de sa reprise : la musique techno.

Lors d’un voyage aux Etats-Unis en 1987, Hegemann avait découvert sur la démo d’un album d’étranges rythmes industriels. Intrigué, il a appelé le numéro griffonné sur l’étiquette et contacté les artistes, de jeunes DJ de Détroit. “Cela me rappelait des sons d’usine, raconte-t-il. Plus tard, j’ai découvert que tout le monde à Détroit avait au moins un parent qui travaillait dans une usine automobile.” Hegemann a sorti cet album sous son label allemand et invité les DJ de Détroit à venir jouer à Berlin.

Après la chute du Mur, la techno a explosé dans la capitale allemande : dans les espaces abandonnés de la ville, les rave parties se sont mises à fleurir jusqu’au bout de la nuit. “La techno de Détroit aura été la bande sonore de la réunification, souligne Hegemann. Elle a permis de rassembler les gamins de Berlin-Est et ceux de Berlin-Ouest.” La musique techno est de fait devenue incontournable dans les clubs de Berlin, qui ouvrent le vendredi, ferment le lundi et attirent des millions de visiteurs chaque année.

Désamiantage


Katja Lucker, à la tête du Berlin Music Board, un organisme public qui promeut la scène musicale de la capitale allemande, explique qu’elle examine actuellement le financement d’une résidence à Détroit pour les artistes allemands, qui serait pilotée par les deux villes. Depuis sa visite en mai dernier, elle considère Détroit comme “une ville aux vertus thérapeutiques” capable de régénérer des artistes en mal d’inspiration. “Comme il n’y a plus de voitures, les gens font leur jogging dans la rue, s’enthousiasme-t-elle. C’est vraiment génial.” Dimitri Hegemann a créé en 1991 Tresor, l’un des clubs de techno les plus célèbres au monde, dans l’ancienne chambre forte du grand magasin Wertheim, bombardé en 1944.

Depuis, il a aussi transformé une ancienne centrale thermique de Berlin-Est en un espace artistique de 22 000 mètres carrés. Sur le toit, il a installé des ruches qui accueillent 120 000 abeilles, dont le miel est vendu aux clubbers en sous-sol. “Nous l’avons baptisé le ‘techno miel’, c’est un produit dopant naturel.” Son prochain coup de maître sera le Fisher Body 21. Pour ce projet, il s’est entouré d’un promoteur immobilier, d’un architecte de Détroit et aussi d’une fondation suisse chargée de réhabiliter les bâtiments désaffectés. Hegemann espère que le désamiantage de Fisher Body 21 ne posera pas difficulté, dans le cas contraire il pourrait se rabattre sur la Michigan Central Station, l’ancienne gare de Détroit aujourd’hui à l’abandon.

Restaurants éphémères, expositions, et club de techno



“On sent bien que les Allemands aiment Détroit. Quand ils étaient là, ils débordaient d’enthousiasme”, explique Walter Wascz, un journaliste américain spécialisé dans la musique qui représente Hegemann dans le Michigan. Si certains habitants se disent flattés de l’intérêt porté par Berlin, ils font valoir que Détroit doit faire face à des problèmes de criminalité, à des tensions intercommunautaires et à des difficultés économiques bien plus graves qu’à Berlin. “Les Allemands ont des idées qui pourraient nous être utiles”, reconnaît Cornelius Harris, manager du mythique label de techno Underground Resistance, fondé il y a vingt-cinq ans à Détroit.

“Mais leurs préoccupations sont très éloignées des nôtres. Il n’y a aucune comparaison possible entre les deux villes.” Ed Siegel, le promoteur de Détroit qui travaille avec Hegemann, n’est pas convaincu qu’un club de techno soit une priorité pour Détroit : “Permettez-moi de nuancer la vision romantique que les étrangers peuvent se faire de notre ville. Les gens d’ici ont d’autres attentes et il faut en tenir compte.” Dans la salle des machines de son ancienne centrale thermique de Berlin-Est, où les canapés en cuir rouge côtoient d’antiques ordinateurs de deux mètres de haut, Hegemann exhibe fièrement des photos de Fisher Body 21 et présente ses idées pour cette usine de 50 000 mètres carrés : restaurants éphémères, expositions, pépinières d’entreprises et club de techno.

Peu importe à quoi ressemblera cet immeuble, “tout est une question d’âme”, aime-t-il préciser. Et, pour devenir un club de techno, Fisher Body 21 “a simplement besoin de spots rouges et d’une sono qui déchire”.



Source : The Wall Street Journal via Le Courrier Internationale


Pour en savoir plus vous pouvez également consulté les articles suivants :
- Une courte histoire des labels pionniers de la techno de Detroit
- Raves : Le Match Paris Berlin - Technikart N°173 - Juin 2k13
- PARIS - BERLIN : 20 years of underground techno
- Underground Resistance - Long live the underground
- Juan Atkins - La Techno de Detroit - Tracks - 07.03.08

KOSMIKSHAPE · Bass skwatteur

15-11-14 07:45:13

23-11-13 · 250

  

Perso,j'ai tjs adoré visiter les lieux abandonnés,usines,château,maison,zone militaire, alors pour moi détroit c un rêve, j'envisageais presque de faire un voyage juste pour ça ou dumoins pour visiter tt ces zones abandonnées
D'ailleurs si vs êtes intéressés par l'exploration urbaine, il y a ça pour trouver des lieux à explorer, détroit compris.

http://www.forbidden-places.net/explo1fr.php

http://urbexfrance.fr/

http://www.urbexplayground.com/fr/Urbex

Y'a quand même des lieux de malades mais malheureusement très peu en France

Dernière modification par KOSMIKSHAPE (15-11-14 07:46:19)