REIMS (51). Un Tekos – c’est comme ça que les « teknivaliers » appellent le Teknival – s’accompagne inévitablement de dealers. Ils ont flairé l’occasion d’écouler facilement de la drogue aux teufeurs réunis sur la piste de la BA112.
« Huit chiens retrouvés éventrés en marge du Teknival de Reims ». La rumeur persistante s’est rapidement propagée sur les réseaux sociaux. Sur Facebook et sur Twitter, le bruit courait que des dealers étaient arrivés sur place avec des chiens dont les estomacs étaient lestés de drogue, afin d’échapper à la fouille. Une fois entrés, leurs « maîtres » auraient récupérer la drogue cachée dans leur estomac.
Cette légende alimente depuis plusieurs années les fantasmes autour des différents « Tekos ». Les autorités locales sont formelles : « aucun chien n’a été retrouvé éventré ».
« Se fondre dans la masse »
À ce jour, seul un cochon a été retrouvé éventré par les employés de la société de nettoyage du site. Un cochon qui est arrivé mort « prêt à être rôti ». Mais l’animal n’a pas été rôti. Il a été retrouvé intact. Dès lors la question se pose : n’aurait-il pas servi à transporter incognito de la drogue ? « L’idée paraît un peu saugrenue face au déploiement des services sanitaires, des chiens de la douane à l’entrée du site. D’ailleurs un bénévole de l’association s’est vu saisir six cochons de lait destiné à un méchoui pour raison sanitaire » commente un bénévole de Technoplus. Si les dealers font preuve de toujours plus d’imagination, « le plus discret, c’est de se fondre dans la masse. Les forces de l’ordre ne peuvent rien lorsque 8000 teufeurs arrivent en moins de 4 heures », soumet un habitué du Teknival.
En effet, les teufeurs ne ramènent généralement pas leur propre dope : trop risqué compte tenu du nombre de barrages de policiers à passer avant de pénétrer l’enceinte du Teknival. Le sale boulot est donc assuré par des dealers qui ont réussi à contourner le cordon de sécurité. Tous ne sont pas passés à travers les mailles du filet de la répression.
Des cocktails détonants
Présents sur toute la durée du Teknival, les bénévoles de Technoplus ne relèvent que « peu d’incident sur le plan sanitaire ». « Seule une jeune fille a été évacuée par les secours après s’être cognée brutalement à la tête sur une structure », précise Jean-Marc Esteve, bénévole de l’association. Sur le plan des drogues, tout ce qu’il y a de plus classique : « cocaïne, cannabis, herbe, amphétamines, Kétamine… » énumère-t-il. Sur les 60 tests de « drug checking » réalisés (faute d’en avoir plus)« nous n’avons pas eu besoin d’émettre d’alerte sur certains produits. Le plus gros des problèmes rencontrés, c’est toujours l’interaction des différents produits : drogue, alcool, fatigue, déshydratation », souligne-t-il d’expérience.
Technoplus a particulièrement veillé à l’apparition de nouveaux produits de synthèse : « ils sont généralement vendus sous le nom de kétamine ou autre. L’acheteur croit être en possession d’un produit qu’il connaît et se retrouve avec des effets secondaires inattendus qui peuvent durer près de 18 heures et non plus 3 heures comme attendu… ». Une attention particulière a été portée sur le générique « 2Cx », « un gros dissociatif qui modifie toutes les perceptions dans le temps, l’espace… à l’origine de nombreux mauvais trip ».
Un teknivalier de longue date, tient à relativiser le rôle de la drogue dans les actes de violence et les incidents : « La consommation de drogue n’a rien de bon bien sûr, mais le principal problème ce n’est pas la drogue mais l’alcool, comme partout en fait ».
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Dernière modification par AntiBioT3k (08-05-14 16:12:45)