Une rave party illégale découverte à Liège: un blessé grave

C’est une information RTL. La police de Liège a interrompu une rave party illégale ce matin près de Droixhe, avenue Georges Truffaut, dans les bâtiments de l’ancienne usine KJS, toujours à vendre et donc inoccupés. Un millier de jeunes, parfois sous l’emprise de la drogue, ont été découvert là. L’un d’eux a été hospitalisé dans un état jugé très préoccupant.

"Il n’y a pas d’entrée à payer, il n’y a pas de profit sur les boissons. On n’est pas là pour ça, juste pour se retrouver tous ensemble"

La plupart étaient arrivés samedi soir vers 23h, le temps de monter la sonorisation et les bars, et la fête a pu commencer. Tiphanie Henrard fait partie de ces "technoïdes", comme elle se décrit, venus de partout en Belgique et même des pays voisins pour l’occasion. "Il n’y a pas d’entrée à payer, il n’y a pas de profit sur les boissons. On n’est pas là pour ça, juste pour se retrouver tous ensemble", justifiait-elle au micro de Julien Modave dans le journal de 13h. "Partout il y a de la drogue. Les gens ici font tout ce qu’ils veulent. C’est dommage" d’interrompre ça et de résumer ces fêtes aux stupéfiants, estimait une autre. "J’ai un travail la semaine. Je suis venu pour revoir des amis que je n’ai pas revu depuis longtemps", se justifiait un troisième.

Peu importe où ces fêtes illégales se tiennent, ils nettoient systématiquement les lieux une fois la fête terminée

Si le bâtiment, certes à l’abandon, a été un peu plus saccagé qu’il ne l’était déjà, les ravers ont tout de même tenu à nettoyer. En effet, peu importe où ces fêtes illégales et non surveillées se tiennent, ils nettoient systématiquement les lieux une fois la fête terminée. Quand notre équipe est arrivée sur place après la police, ils n’en avaient juste pas encore eu le temps, mais n’ont pas tardé à s’exécuter.

Ce sont des riverains qui ont alerté les autorités ce dimanche matin pour se plaindre du bruit provenant des anciens bâtiments Kraft, à Droixhe.A leur arrivée, les policiers ont constaté qu’une rave-party illégale s’y déroulait et que d’importants dégagements de fumée sortaient des lieux.

Plusieurs jeunes étaient également perchés à plusieurs mètres de hauteur, sur le toit du bâtiment. Par mesure de précaution, les pompiers, appelés sur les lieux, ont demandé l’évacuation du bâtiment dans lequel se trouvaient encore plus de 500 personnes ce dimanche vers 8h30. Dont un jeune qui a dû être hospitalisé et dont les jours sont en danger suite à une consommation excessive de stupéfiants.
Nabil Taibi, le nouveau Président du Conseil de quartier de Bressoux Droixhe tient à réagit à la suite de la rave-party qui s'est déroulée à Droixhe.

"En, effet, a police de Liège a dû intervenir ce dimanche matin dans les anciens bâtiments Kraft, à Droixhe, où une rave-party se déroulait sans autorisation depuis samedi soir. Plus de 500 personnes ont été évacuées, dont un jeune qui a été hospitalisé dans un état grave suite à une consommation excessive de stupéfiants. " Il faut interdire ces soirées ! Dans les faits, le Bourgmestre peut facilement trouver un motif d'interdiction, soit sur le plan de la sécurité, soit pour une raison de trouble à l'ordre public. D'autant que peu de Villes et communes voient l'arrivée des teufers dans leur localités d'un bon oeil.

Conséquence: la plupart du temps si les organisateurs des fêtes techno jouent le jeu de la déclaration préalable ou pas, ils se voient notifier une interdiction pure et simple. D'autres communes annulent au dernier moment. Un cercle vicieux qui pousse les Free Parties à entrer dans l'illégalité"

Plusieurs jeunes étaient également perchés

Il y a à Liège quelques chancres urbains et quelques plus petites propriétés abandonnées qui posent problème. Divers problèmes, en fait, explique le bourgmestre Willy Demeyer. Pas d'activité et pas d'habitant sur ces espaces, donc pas de revenus, et des problèmes de squat ou d'activités non-autorisées comme des rave-party, qui génèrent un coût pour la collectivité. Willy Demeyer a décidé de réagir, comme cela à déjà été le cas pour un bâtiment de l'ancien siège du journal La Meuse: "J'ai demandé qu'on mette en place une procédure qui permet à l'autorité publique d'exercer ses responsabilités. Après les mises en demeure, ce sont les agents communaux ou une société commandée par la Ville qui vont murer les bâtiments. A partir du moment où il y a eu plusieurs mises en demeure, où il est prouvé que le propriétaire est dans l'inaction coupable, nous pouvons lui adresser la facture". En ce qui concerne l'ancien bâtiment Kraft, la décision de le murer n'a pas encore été prise: "C'est une proposition que je vais faire au collège ce vendredi" précise le bourgmestre.

Mais justement, en ce qui concerne l'ancienne usine Kraft, son actuel propriétaire conteste tout à fait que le site soit laissé à l'abandon et non sécurisé. Promo Immo Invest gère le site et cherche depuis plusieurs mois un investisseur. L'ancienne usine Kraft est entourée de solides barrières d'acier. La rave party, une rave européenne très bien organisée, annoncée par les réseaux sociaux, et qui a nécessité une logistique importante, n'a pu s'y tenir qu'au prix d'une effraction. Marcel Defourny de Promo Immo Invest l'a appris le lendemain matin, à la radio. Nous l'avons rencontré: "Ce site est sécurisé globalement sauf qu'effectivement, il y a une barrière d'accès que je ne peux pas bloquer puisque c'est la seule barrière d'accès au site. Il y avait une grosse chaine avec un cadenas dessus. Ils ont coupé la chaine pour pénétrer sur le site. Mais le site est sécurisé. On met des panneaux devant les fenêtres, on a mis des plots en béton devant les volets, et tous les volets sont soudés de l'intérieur pour ne pas qu'on puisse les soulever. J'ai même fait bloquer la seconde barrière, elle a été soudée une première fois, mais elle a été disquée par des gens qui sont rentrés sur le site, j'ai donc refait souder plusieurs pattes pour ne pas qu'on puisse ouvrir cette barrière".