Teknival BZH - 01.03/12/2017
Teknival: Open to all !!!!!
1-2-3/12/2017
Cher.e.s ami.e.s de la fête libre,
Le week-end prochain, tenez-vous prêt, car du très lourd vous attend. En réponse à la répression des dernières semaines, dans le grand ouest, en Ile-De-France et en Bretagne particulièrement, les Sounds Systems bretons ont décidé de montrer une fois de plus leur force et leur détermination.
Ça va faire du bruit, beaucoup de bruit, pour défendre notre droit à faire la fête librement et sans entrave.
Alors soyez là, soyez présents, et faites en sorte que l'on ai pas à rougir du bilan de cet événement. Parce que le week-end, c'est à chacun de nous de le gérer. L'autogestion est un acte collectif, nous ne sommes pas là pour vous tenir par la main jusqu'à la poubelle ou vous emmenez à l'hosto quand vous grillez vos neurones.
Alors on garde les beaux discours sur la teuf, la musique, et tous ce qui nous fait vibrer dans ce mouvement. Et on y associe les actes, pour être cohérent et montrer de quoi on est capable, collectivement, sans hiérarchie et sans flics.
Si t'as juste prévu de t'éclater le cerveau, passe ton chemin, ce tekos est revendicatif et défend des valeurs, si ça te parle pas va en club attend un autre moment pour aller en teuf.
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Aucune demande d'info, ce sujet est à but informatif.
Moi, la fête libre, je me mobilise ce week-end comme tous les autres !
Société,
C'est quoi la différence entre toi et moi?
C'est quoi la différence entre toi, et moi : la fête libre ?
"Faites ce que je vous dis, pas ce que je fais"
Voila, on pourrait tout résumer en cette seule phrase.
Toi, la société, n'es-tu pas censée établir les règles du vivre ensemble, par des lois et les respecter ?
Toi, la société, tu m'as fixé un cadre législatif depuis 2002 avec l'amendement Mariani. Moi, la fête libre, je suis sanctionnée par une saisie si je ne le respecte pas. Cadre constitué en quatre points cumulatifs, qui m'impose : d'avoir plus de 500 personnes présentes, de faire de la communication sur l'évènement, que la musique soit amplifiée, et que le site ne soit pas aménagé pour accueillir du public. Dans ton texte de loi, tu stipules qu'il faut absolument réunir ces quatre éléments pour pouvoir saisir mon matériel, et cela dans une durée maximale de 6 mois avec obligation de jugement sinon cette saisie devient nulle.
Rares sont les fois où tu fais ce que cette loi dit, que tu as toi-même écrite, société !!! Nombreuses sont les fois, où les quatre conditions ne sont pas réunies, voir aucune, et tu me saisis quand même, société !!! Encore plus rares sont les jugements dans les six mois, donc justifié, société !!!
Toi, la société, tu préfères me stigmatiser en bouc émissaire d'un futur en perdition, en me cataloguant de préjugés et de clichés, que tu n'arrives pas à assumer pour toi-même. Car je suis déjà le passé, née au début des années 1990, et bien le présent devant toi que tu n'arrives pas à regarder en face ni à écouter.
Voilà la différence entre toi et moi. J'ai choisi d'assumer d'être libre, de le faire et le dire, c'est pourquoi je t'écris ces mots, que chaque semaine j'existe et te le prouve. Cela fait plus de vingt-cinq ans que je te parle, honnêtement, et parfois très très fort ! Vingt-cinq ans que je te montre l'énergie que j'ai ! Vingt-cinq ans que je réunis des milliers de personnes tous les week-ends, en leur permettant de s'exprimer, de jouer de la musique, de danser...
Toi, la société, tu n'aimes pas la liberté d'expression? Tu n'aimes pas répondre à cette question, et préfère accuser les autres de tous tes maux, que de te remette en question. Tu as choisi de me juger, comme ne respectant pas la loi, n'étant pas propre, n'ayant pas d'intérêt culturel, et n'être qu'au final une zone de perdition pour ta jeunesse!!!
Alors que pour elle et pas forcément qu'elle, moi, la fête libre, je suis une zone d'autonomie temporaire. Je suis, un endroit de libre expression, où les gens viennent trouver des repères et non les perdre, comme tu veux le véhiculer. Je suis, un espace qui offre un instant loin de tous tes mensonges, de tes histoires d'argent et de tes combines politiques, où le formatage des esprits et de la culture n'est pas roi.
Moi, la fête libre, je me remets en question toutes les fins de semaine, pour permettre à ceux qui le veulent de s'échapper de toi, la société. Je me remets en question pour qu'ils puissent participer à une fête sans discrimination et sans tabou. Je suis peut-être utopique, c'est ce qui fait que mes valeurs d'autogestion et d'autofinancement sont difficiles à comprendre de tous, même de ceux qui participent à mon existence. J'essaye de transmettre une réflexion sur notre diversité, notre culture, notre économie et écologie... Voila le mouvement que je suis.
Ce week-end comme tous les autres, moi, la fête libre, je serai présente pour t'exprimer ma fureur de vivre, pour te démontrer une fois de plus, que je suis organisée, responsable, propre, diverses et riches culturellement, et de tout âges. Je suis militante de la liberté. Je défend la “désobéissance civile”, pour dénoncer les lois que tu n'appliques qu'à géométrie variable.
La fête est le seul moyen d'accéder à ce rave de liberté, même si c'est juste un instant, elle permet de s'échapper de toi, de ton système, de carcan, société. Et je continuerais toujours à t'assener ces mots, même si tu en seras toujours sourd.
Via : Arts et Cultures