Le fondateur des Psy.k.d.lik condamné après des saluts nazis
C'est une publication du collectif Nantes Révoltée le 3 mai dernier qui signe l'épilogue d'une chute après la condamnation et la suspension d'un gardien de prison à Nantes pour des saluts nazis, gardien de prison qui était accessoirement fondateur du sound system Psy.k.d.lik .
Tout commence au début des années 2000 en Bretagne. Un dénommé K.D accompagnés de deux amis Dj's (Bushido & Jumpy) fondèrent un sound system nommé Psy.k.d.lik Tribe. Petit à petit les soirées s'enchainent et deviennent de plus en plus nombreuses et de nombreuses collaborations avec les sound system locaux et aux évènements majeurs prennent place. On retrouve ainsi le sound system à la manœuvre du Teknival Fuck Interceltique d'aout 2001 puis un an plus tard en tant que participant au Teknival Off des Transmusicales en 2002, mais également dans de nombreuses free party en compagnie des Perturbé par exemple ou d'autres soirées sans autres prétentions que de vouloir faire plaisir.
Diverses teufs des Psy.k.d.lik
Le sound system est alors très connu sur la scène free party locale, et ses membres ne cessent de grandir avec de nombreux renforts venus rejoindre la tribe au fil des années puisque le crew continuera d'être actif en pointillés jusqu'à la fin des années 2000. Après peu de nouvelles du fondateur K.D durant quelque temps dans le monde de la Freetekno un premier article ravageur du site d'orientation d'extrême droite identitaire Breizh-info voit le jour en 2014. Là visage flouté un certain K.D membre d'un sound system breton témoigne notamment sur le milieu Tekno avec des mots très durs : "Concernant l’ambiance en teknival , c’est une beuverie et la défonce à ciel ouvert tout un week-end, une véritable zone de non droit." ou encore "Sans doute aussi parce que le son organisateur avait ses potes qui dealaient et ne voulait pas laisser le terrain à des concurrents ..." et autres mots bien fleuris... La rupture bien que soudaine semble être consommée et malgré son visage flouté K.D est immédiatement reconnu par les nombreux raveurs l'ayant fréquenté à l'aube des années 2000 et devenus pour certains des piliers de l'underground aujourd'hui.
Cette première grosse trahison ne passe pas, ce n'est pourtant que la partie émergée de l'iceberg... Le 28 septembre 2014 à Nantes une grande manifestation pour la réunification de la Bretagne est organisée dans la Cité des Ducs. Des dizaines de milliers de soutiens de la cause bretonne, de tous horizons politiques, défilent dans la ville. Parmi la large palette de collectifs présents, un cortège de bonnets rouges et quelques néo-nazis clairement identifiés, membres du groupuscule antisémite et collaborationniste ADSAV. Le soir même, une bande de cranes rasés se fait remarquer dans un tramway, en hurlant des cris racistes et en faisant des saluts nazis. Le petit groupe agresse même des agents de la TAN venus les calmer. Quatre personnes sont arrêtées, parmi lesquels K.D. Celui-ci écopera de cinq mois de prison avec sursis en octobre 2014 et le 02 mai 2017 le tribunal administratif de Nantes validait la suspension de K.D celui-ci étant gardien de prison au moment des faits et encore aujourd'hui cela sonnant le glas de cette triste affaire..
La chute...
Nantes Révoltée publie alors un message sur Facebook pour sensibiliser la population à ces condamnations en illustrant celle-ci de la photo de K.D, les traits tirés avec en fond les murs de la prison de Nantes... La chute est terrible et la honte immense pour ceux qui l'ont connu, inviter à mixer, ou se sont motivé à bouger à l'une de leur soirées... Cette situation est d'autant plus absurde pour ses anciens amis du sound system qui ne partagent pas du tout cette même philosophie dont l'un est engagé auprès d'une "association" venant en aide aux réfugiés.. La tristesse est aussi de mise de voir ce glissement idéologique d'une personne ayant défendu avec force les valeurs de la free party à une époque certes lointaine mais finalement pas tant que ça. Une manière également de rappeler à chacun les chemins tortueux que peut prendre un homme jusqu'à entrainer ce dernier dans les tréfonds de la médiocrité... L'extrémisme et l'extrême droite ne doivent pas être banalisés sous couvert d'ouverture d'esprit en tentant de profiter d'un terreau fertile au sein d'un mouvement libertaire très peu politisé comme les récentes réactions à un article de streetpress peuvent en témoigner...
Source : Teklicit, Ouest France, Telegramme, Presse Ocean, Facebook, Nantes Révoltée, Internet...