Pirate Bay bloqué en Belgique : Réponse immédiate du site...
The Pirate Bay devra être bloqué par les FAI belges
La justice belge a ordonné aux deux principaux fournisseurs d'accès à internet de Belgique de bloquer l'accès à The Pirate Bay, via un blocage par DNS.
La Nurpa, qui défend les droits des internautes en Belgique, indique que la cour d'appel d'Anvers a rendu lundi une décision qui oblige Belgacom et Telenet à "mettre en place un blocage DNS de onze adresses associées au site The Pirate Bay", sous 14 jours. En cas de retard, ils devront payer une amende. "La cour a donc statué en opposition à la décision du tribunal de commerce de Malines, qui avait initialement rejeté la demande de la BAF" (la Fédération Anti-Pirate Belge), note l'association.
"Nous condamnons le fait que les fournisseurs d'accès à Internet soient contraints de mettre en œuvre des mesures de filtrage. Ceci s'oppose à la liberté pour chaque citoyen d'accéder librement à l'information et nous craignons que ce type de mesure — inefficace au demeurant — n'ouvre la voie à une généralisation de telles pratiques, entrainant des dérives comme ce fut notamment le cas en Angleterre en 2008 lorsque le site Wikipedia a été totalement censuré ou plus récemment, lorsque 84 000 sites web ont été bloqués par erreur aux USA", s'inquiète la Nurpa.
L'association estime que l'arrêt de la cour d'appel est incompatible avec la jurisprudence de la Cour européenne des Droits de l'Homme, qui impose de respecter un principe de proportionnalité. C'est d'ailleurs parce qu'il jugeait disproportionnée une mesure générale de blocage du site que le tribunal de commerce de Malines avait rejeté le recours déposé par la BAF.
Dans le cadre de l'affaire Scarlet vs Sabam, également née en Belgique, l'avocat général de la Cour de Justice de l'Union Européenne avait estimé le filtrage imposé aux FAI illégal, s'il est dépourvu d'une "base légale nationale, accessible, claire et prévisible". Il avait estimé que le droit belge n'était pas satisfaisant en la matière. "Ni le système de filtrage - qui a vocation à s'appliquer de façon systématique et universelle permanente et perpétuelle - ni le mécanisme de blocage - qui peut entrer en action sans que ne soit prévue la possibilité pour les personnes affectées de le contester ou de s'y opposer - ne sont assortis de garanties suffisantes", critiquait-il.
Avec cet arrêt, s'il devient définitif, la Belgique s'ajoute à la liste des pays européens qui demandent aux opérateurs de bloquer l'accès à The Pirate Bay. Ce fut déjà le cas au Danemark, en Irlande, ou encore en Italie. Il n'a jamais été efficace, puisque toujours facilement contournable, et contourné.
The Pirate Bay conseille de changer de serveur DNS
Bloqué en Belgique, suite à une décision judiciaire, The Pirate Bay conseille aux internautes de modifier le serveur DNS qu'ils utilisent. "Il ne faut jamais faire confiance à son FAI", prévient le site de liens BitTorrent.
Ils y sont désormais habitués. Après le Danemark, l'Italie ou encore l'Irlande, c'est en Belgique que le site suédois The Pirate Bay a subi une décision de justice qui le condamne à être bloqué par les fournisseurs d'accès. Les FAI doivent empêcher la résolution DNS des noms de domaine menant à The Pirate Bay. Mais loin de s'en émouvoir, le site d'indexation et de recherche de liens BitTorrent montre à quel point ces mesures de blocage sont inutiles.
"Quand abandonneront-ils ?", s'amuse-t-il. "On continue de croître malgré (ou peut-être grâce à) tous leurs efforts", ajoute TPB sur son blog.
"Si vous habitez en Belgique (ou peut-être si vous travaillez au Parlement Européen, nous avons des milliers de visites qui en proviennent tous les jours), vous devriez changez votre DNS pour contourner le blocage", conseillent les administrateurs. Et même si ça n'est pas le cas, "vous devriez le faire quand même, il ne faut jamais faire confiance à son FAI".
The Pirate Bay conseille ainsi de changer le serveur DNS pour ceux de Google, qui deviendrait alors "semi-responsable du fait que vous accédiez à TPB dans le futur d'après ce que l'on comprend de cet étrange jugement belge". Il conseille sinon d'utiliser les serveurs d'OpenDNS ou, mieux, d'utiliser un service de VPN.
Le risque étant, à moyen ou long terme, que le législateur ou le juge conscient de l'inefficacité du blocage par DNS, autorise le filtrage par DPI pour bloquer les paquets au cas par cas, selon leur origine ou leur contenu. Quelle que soit la technologie choisie, le blocage ne pourra qu'amener à une course aux armements dont la principale victime collatérale sera le respect de la vie privée des internautes. Sur ce point, on ne peut que se féliciter de l'extrême prudence affichée par l'Hadopi, en espérant qu'elle s'impose à tous.
Source : Numerama