« Onymous » : une opération d'envergure contre le marché noir en ligne
Hydra, Cloud Nine, Pandora et BlueSky au moins fermés...
La saisie de Silk Road 2.0 et l'arrestation de son tenancier présumé ne constituaient pas simplement une attaque ciblée contre un « supermarché de la drogue » mais faisaient partie d'une vaste offensive, également menée dans 16 pays européens dont la France, contre les sites Internet cachés de vente de drogue, d'armes et d'autres bien illégaux.
Plus de 410 sites cachés, spécialisés dans la vente de biens illégaux, ont été mis hors ligne par les autorités, a annoncé vendredi 7 novembre Europol, l'organisme de coopération entre les polices européennes.
Dix-sept personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette opération, menée le 6 novembre et intitulée « Onymous », et l'équivalent de 1 million de dollars en bitcoins ont été saisis, tout comme 180 000 euros en liquide et en métaux précieux.
Opération sans précédent
Il s'agit de la plus grande opération menée contre ce type de sites, qui utilisent des moyens de protection sophistiqués – notamment l'utilisation du réseau TOR – et ne sont pas accessibles depuis une connexion traditionnelle.
De nombreux « grands noms » de ces magasins en ligne, fournissant des milliers de clients en armes, drogues, fausse monnaie ou document d'identité contrefaits, ont été désactivés, notamment Hydra, Cloud 9, Pandora et Blue Sky.
Selon les constations du Monde, une demi-douzaine des principaux sites de ventes illégaux étaient effectivement indisponibles. L'un d'entre eux affichaient une image portant notamment le logo du ministère de la justice américain et celui d'Europol, annonçant « ce site a été saisi ». Plusieurs autres grands sites de ce genre étaient encore accessibles, ce vendredi.
« Nous avons frappé des services utilisant TOR et le Darknet où, pendant longtemps, les criminels se pensaient hors d'atteinte. Nous montrons désormais qu'il ne sont ni invisibles, ni intouchables. Les criminels peuvent courir, mais pas se cacher » s'est félicité Troels Oerting, d'Europol.
Dès jeudi, peu avant l'annonce de l'arrestation du dirigeant présumé de Silk Road 2.0, on apprenait que la police irlandaise avait appréhendé deux individus et saisi plusieurs serveurs. Six Britanniques ont subi le même sort, selon la BBC. Enfin, l'agence Associated Press cite des procureurs néerlandais, pays où est sis Europol, selon lesquels des arrestations ont également eu lieu en Allemagne.
La France fait partie des pays associés à cette opération. Sollicitée par Le Monde, la police nationale n'a pas encore donné suite à nos demandes d'information.
Source : Le Monde